Le syndicat CFTC de la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, la plus grande centrale pénitentiaire de France, alerte l’opinion publique et les autorités sur une situation qu’il qualifie de « critique » et d’ « explosive ». Sébastien Brochard, secrétaire local et régional CFTC, a notamment dénoncé lors d’une interview télévisée un manque de moyens humains et matériels qui met en danger le personnel, les détenus et même les civils.
Une prison en manque de moyens
Le syndicat pointe du doigt plusieurs problèmes majeurs :
- Effectifs en chute libre : en 2025, la prison ne compte que 63 surveillants par quartier, contre 80 en 2008. Cela entraîne une charge de travail importante et des heures supplémentaires massives pour les agents, avec plus de 400 heures par an.
- Infrastructure et matériel vétustes : la prison est décrite comme un « outil du XIXe siècle » face à une délinquance du XXIe siècle. Le manque de places de quartier disciplinaire (QD) et d’isolement (QI) est flagrant, avec seulement 10 places de chaque pour près de 400 détenus.
- Agressions en hausse : la CFTC dénonce la violence grandissante, avec des agressions de surveillants dont deux exemples récents en juillet (tentative d’homicide) et septembre 2025. La Justice doit protéger ses fonctionnaires et démontrer son soutien par des peines dissuasives.
Un trafic hors de contrôle et des profils incompatibles
La centrale, initialement conçue pour les longues peines et les profils les plus dangereux, accueille désormais de plus en plus de détenus de courte peine, créant un « mélange explosif » propice aux tensions et aux trafics. Le syndicat déplore une prison qui est devenue « une plateforme criminelle » où circulent drogues, téléphones portables et contenus illicites.
Pour faire face à cette situation, le syndicat demande des mesures immédiates, notamment la création de places de QD/QI supplémentaires, le renforcement des effectifs et la cessation des activités festives tant que la sécurité de base n’est pas assurée.